Guerre à l'Est : L'UE frappe le M23 et ses soutiens, le mouvement MACHOZI YA RAÏYA parle d'une avancée diplomatique et appelle à aller plus loin.
Alors que l’Union européenne (UE) a annoncé, ce lundi 17 mars, des sanctions ciblant neuf personnes et une entité impliquées dans le conflit à l’est de la République démocratique du Congo (RDC), le mouvement citoyen MACHOZI YA RAÏYA a vivement salué cette décision, y voyant un pas crucial vers la justice et la responsabilisation des acteurs de la violence.
Réunis à Bruxelles, les 27 ministres des Affaires étrangères de l’UE ont adopté des mesures restrictives contre quatre responsables congolais du groupe armé M23 et cinq Rwandais, dont des officiers militaires et des figures économiques. Parmi les sanctionnés figurent Bertrand Bisimwa, chef politique du M23, accusé par l’UE de « violations graves des droits de l’homme », ainsi que le général rwandais Ruki Karusisi, commandant des forces spéciales déployées en RDC. Le volet économique n’est pas en reste : l’entreprise rwandaise Gasabo Gold Refinery, active dans le trafic d’or congolais, est également visée.
Pour l’UE, ces sanctions visent à « répondre à l’instabilité chronique » dans la région. Une approche qualifiée d’« équilibrée » par les diplomates, mais jugée « nécessaire, quoique tardive » par les activistes congolais.
Le mouvement MACHOZI YA RAÏYA, connu pour ses mobilisations en faveur des victimes des conflits et contre l’exploitation illégale des ressources, a immédiatement exprimé son soutien. Dans un communiqué, le collectif a qualifié les sanctions d’« acte de justice symbolique pour des années d’impunité ».
« Ces mesures confirment ce que nous dénonçons depuis des années : la responsabilité partagée de certains Congolais et de soutiens étrangers, notamment rwandais, dans l’enrichissement par le sang de nos populations », a déclaré à LaSource24 Mussa Ali Rutamu, Coordonnateur au Sud-Kivu du mouvement. « L’UE envoie un signal fort : les commanditaires de ces crimes ne peuvent plus agir en toute opacité. »
Les activistes soulignent particulièrement les sanctions contre Francis Kamanzi, dirigeant de la société minière RMB, et Gasabo Gold Refinery. Pour MACHOZI YA RAÏYA, c’est la preuve que « le pillage des ressources naturelles alimente directement la guerre ». « Couper les financements illicites, c’est saper les fondations mêmes des groupes armés », a ajouté Mussa Ali.
Cependant, le mouvement appelle à aller plus loin : « Ces sanctions individuelles doivent s’accompagner d’enquêtes internationales et de réparations pour les victimes. La communauté internationale ne peut se contenter de geler des comptes bancaires alors que des millions de Congolais pleurent leurs disparus. »
Ces sanctions surviennent dans un climat de tensions croissantes entre Kinshasa et Kigali, la RDC accusant régulièrement le Rwanda de soutenir le M23 – ce que ce dernier dément. Si l’UE évite de désigner un « camp » unique, MACHOZI YA RAÏYA espère que cette décision incitera les deux gouvernements à prioriser le dialogue.
Alors que la région reste sous haute tension sécuritaire, les regards se tournent vers les prochaines étapes. Les sanctions européennes, bien que symboliques, relancent le débat sur l’efficacité des pressions internationales face à un conflit complexe et multiforme. Pour MACHOZI YA RAÏYA, l’urgence reste la même : « Ramener la paix dans l’Est, rendre justice aux victimes, et garantir que nos richesses profitent enfin à notre peuple. »
À suivre sur LaSource24 : Analyse des réactions officielles de Kinshasa et Kigali aux sanctions de l’UE.

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