Uvira : Le Pasteur Steven Alembe et sa famille viennent d’échapper de justesse à une incursion d’hommes armés vêtus d’uniformes des FARDC

 

Uvira, RDC – Une attaque choquante a frappé la communauté chrétienne d’Uvira ce mardi soir. Le Pasteur Steven Alembe, président de l’Église du Réveil du district d’Uvira, a rapporté avec émotion que lui et sa famille viennent d’échapper de justesse à une incursion d’hommes armés. Ces derniers, vêtus d’uniformes des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), ont pris d’assaut son domicile situé derrière le bureau de la mairie, à proximité du Bureau 2.

Selon le pasteur Alembe, les assaillants ont pillé toutes les provisions alimentaires, y compris les plats déjà cuisinés, ainsi que d’autres biens personnels tels que des téléphones. Lors d’un échange avec eux, ces hommes armés ont affirmé agir par faim, se servant de tout ce qui leur tombait sous la main pour se nourrir.

« Le risque est élevé. Toutes les portes sont ouvertes, ils entrent et sortent comme ils veulent, prenant ce qu’ils veulent, » a déclaré le pasteur. Dans un ton empreint de tristesse, il a exprimé son désarroi face à cette situation alarmante, soulignant qu’il n’est pas impliqué dans la politique ni dans les conflits en cours. « Quand ceux qui sont supposés nous protéger ne le font plus, on ne sait plus vers qui se tourner », a-t-il ajouté.

La situation à Uvira, déjà critique en raison de l’avancée des rebelles du M23 vers la ville, atteint un paroxysme. Depuis ce matin, des groupes armés — identifiés par des sources locales comme des éléments des FARDC et des combattants Wazalendo indisciplinés — sèment la terreur en pillant commerces, habitations et lieux de culte. Le bureau de l’Évêché d’Uvira a notamment été vandalisé, et des religieux, dont l’évêque, ont été agressés et dépouillés .

Les rebelles du M23, soutenus par l’armée rwandaise selon plusieurs rapports, ont conquis mercredi 19 février la cité de Sange, située à 30 km d’Uvira. Cette progression rapide vers la ville stratégique du Sud-Kivu a exacerbé les tensions, poussant des milliers de civils à fuir vers le Burundi par voie terrestre ou vers Kalemie (Tanganyika) en bateau .


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